Bonjour, j’ai 18 ans et lorsque j’était plus jeune (vers 13-14 ans) on m’a « forcé » à faire une fellation. J’entend par là que j’était jeune et amoureuse d’un garçon, on se faisssait des bisous des câlins ect… Et au fils du temps c’est allée de plus en plus loin et il m’a demandé de lui faire une fellation, j’ai d’abord refusé, mais poussée par le faite que je l’aimais j’ai finalement accepter, et lorsque je l’ai fait je n’ai pas apprécier et j’ai donc voulu arrêter mais il m’a retenu et poussé a continuer. (J’ai depuis reparlé avec lui et il ne se rendrait pas compte de se qu’il fessait, il était lui aussi très jeune et je le lui en-veux plus)
Mais aujourd’hui a chaque fois qu’un partenaire me demande de lui en faire soit je me bloc rien qu’à l’idée soit j’essaye et ça me donne juste envie de vomir..
Mais j’aimerais pouvoir dépasser ça et arriver à leur faire plaisir. Comment faire pour surmonter ça et réussir à refaire des fellations ? Merci :)
Bonjour,
Alors pour commencer, ce qu’il t’est arrivé n’est pas du tout anodin. Que le garçon dont tu étais amoureuse ait insisté pour que tu lui fasses une fellation est déjà limite mais qu’il t’aie « retenue et poussée à continuer » comme tu le dis est tout simplement inacceptable et pourrait tout à fait être qualifier de viol en ce qu’il s’agit d’une pénétration contrainte.
[Petit rappel du cadre légal ] l’article 222-23 du Code Pénal dit que « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. » Plus précisément cela concerne la pénétration de la bouche, du vagin ou de l’anus, et ce que la pénétration soit le fait d’une partie du corps (sexe, doigt, …) ou d’un objet. Donc une personne qui te force à lui faire une fellation, d’un point de vue juridique, oui, cela peut être considéré comme un viol.
D’ailleurs, si tu n’as pas encore eu l’occasion d’en parler (à quelqu’un d’autre que ce garçon, je veux dire) et que tu en ressens le besoin, ou quelque malaise ou tristesse persistante à la suite de cet événement, tu peux contacter le numéro vert pour mettre fin aux violences faites au femmes mis en place par le gouvernement au 3919 ou le collectif féministe contre le viol au 0 800 05 95 95. Tu y trouveras des écoutant.e.s formé.e.s pour accueillir et orienter les victimes de viol, à qui tu pourras exposer ce qui t’est arrivé, tes ressentis, et éventuellement tes craintes et ton malaise. Il existe aussi ce site, pour lequel tu peux témoigner en écrivant à tanpmp@gmail.com, et sur lequel tu trouveras d’autres témoignages qui peuvent aussi t’aider.
Ca ne veut pas dire que tu es obligée de porter plainte si tu ne le souhaites pas mais il est important que tu le saches. Ce qu’il a fait n’est pas normal et pas acceptable. Que lui dise ne pas s’être rendu compte de ce qu’il faisait n’excuse pas ce qu’il a fait. Cela ne veut pas dire que tu dois à tout prix lui en vouloir, mais qu’il t’est arrivé un truc traumatisant, qui n’est sans doute pas étranger à ton blocage vis à vis de la fellation, même si d’autres personnes ont ce même blocage sans être passées par là.
Je comprends tout à fait que tu aies envie de faire plaisir à tes partenaires, mais cela ne signifie pas que tu doives tes forcer à faire des choses qui ne te plaisent pas voire qui te font remonter des souvenir douloureux ou pénibles. Il est important de connaître ses limites et de s’écouter dans la sexualité, et donc de ne pas s’imposer des choses qui sont problématiques juste pour donner du plaisir à son partenaire. D’autant que si ton partenaire te respecte et t’apprécie, au fond, il n’a sans doute pas envie que tu fasses quelque chose que tu ne veux pas faire, tu vois?
Il y a plein d’autres manières pour toi et pour eux de vous donner et de prendre du plaisir dans les limites de ce qui te plait ou des pratiques avec lesquelles tu es à l’aise, promis! A vous de les chercher ensemble :)
Je t’embrasse