Suite à un viol, je ne supporte plus d’être touchée par une personne qui ressemble à mon agresseur (taille, visage, peau). Je peux très bien m’entendre avec mais je bloque au lit. Suis-je devenue raciste ? Je culpabilise d’avoir des « préférences » en matière de compagnons.
Bonjour,
Pour commencer, j’ignore si tu as pu parler à quelqu’un.e de ce qui t’est arrivé? Si jamais ce n’est pas le cas, tu peux notamment contacter le numéro vert pour mettre fin aux violences faites au femmes mis en place par le gouvernement au 3919 ou le collectif féministe contre le viol au 0 800 05 95 95. Tu y trouveras des écoutant.e.s formé.e.s pour accueillir et orienter les victimes de viol, à qui tu pourras exposer ce qui t’est arrivé, tes ressentis, et éventuellement tes craintes et ton malaise. Il existe aussi ce site, pour lequel tu peux témoigner en écrivant à tanpmp@gmail.com, et sur lequel tu trouveras d’autres témoignages qui peuvent aussi t’aider.
Ensuite, il est extrêmement fréquent que les survivant.e.s de viol ressentent ce type de blocages, notamment parce que le syndrome de stress post traumatique peut se caractériser par ce que l’on appelle des « reviviscence », c’est à dire des moments où l’on revit ce qui nous est arrivé comme si c’était un événement présent et bien réel et non un (terrible) souvenir. Et il se trouve que ces « reviviscence » sont bien souvent déclenchées par un élément que l’on a associé à la cause du trauma, de manière plus ou moins évidente. cela peut être un lieu, un son, une image mais bien évidemment cela peut aussi causé par des éléments de ressemblance physique.
Donc NON tu n’es pas devenue raciste, tu précises d’ailleurs que tu n’as aucun souci à nouer des liens d’amitiés avec des garçons ressemblant à ton agresseur.
Tout le monde a plus ou moins des préférences quant au.x physique.s de son/sa/ses partenaire.s, sans pour autant que l’on puisse nécessairement les expliquer. Dans ton cas, je pense qu’on peut difficilement te reprocher d’éviter les partenaires sexuels qui te rappelleraient ton agresseur, vraiment, tu n’as AUCUNE raison de culpabiliser.
Je t’embrasse
[Edit] Ce qu’en dit @tempetedigitale sur Twitter : « hmmm terrain glissant, ayant ete violee moi meme je ne peux parler que de mon vecu, mais je crois qu on garde tous/toutes une caractéristique du violeur qui nous met mal a l aise (un parfum, une taille, une couleur des yeux, et parfois un ‘type’) donc je crois qu elle/il est marquee par cet element (qu il est possible dans certains cas de rerendre neutre) et non par le fait que la personne ait une couleur precise. Meme si le résultat est le meme, l intention de nuire du raciste n y est pas pour moi non il/elle n est pas raciste . Voila »
Et pour @MelusineHoffman, « Même sans être violée,on est jamais attiré par tous les types de mecs,certaines n’aiment pas les gros, les petits, les chauves.. »