Ce ne sont pas les clichés qui peuvent être problématiques mais leurs conséquences.
Ainsi, le fait d’inculquer, de manière plus ou moins consciente, des normes dans la sexualité (par exemple les grands classiques selon lesquels l’homme doit être actif/pénétrant et la femme plutôt passive/pénétrée…) cause de grandes difficultés pour bon nombre de personnes à avoir une vie sexuelle épanouie, qui leur convient.
En fait ces normes créent des limites uniformes et sont donc contraignantes pour celles et ceux qui ne souhaitent pas s’y conformer comme pour celles et ceux qui s’obligent à entrer dans cette case de la sexualité dite normale.
En tant qu’actrice de prévention, j’ai rencontré de TRES nombreuses femmes qui pensaient avoir « un problème » parce qu’elles n’arrivaient à l’orgasme « que » avec une stimulation externe du clitoris… Or c’est le cas de la majorité des femmes! Mais diverses religions ont remis sur un piédestal le sexe procréatif (le coït donc ou pénétration vaginale) et le bon Sigmund Freud en a remis une couche en assurant que l’orgasme ainsi obtenu était « immature »… Si l’on ajoute à cela une immense méconnaissance de l’anatomie féminine (le clitoris n’est même pas évoqué en biologie pendant le parcours scolaire alors qu’on décrit en long en large et en travers les ovaires, le cycle hormonal etc), les clichés pèsent énormément sur la sexualité féminine.
Mais les hommes n’y échappent pas puisqu’eux sont tenus à un idéal viriliste de sexe énorme et en érection perpétuelle, puisqu’une fois de plus subsiste l’idée, largement usurpée, selon laquelle ce tout puissant phallus turgescent serait l’outil idéal pour faire jouir une femme (car bien sur, dans la sexualité stéréotypée, tout le monde est hétérosexuel). Une pression incroyable sur les épaules de ce pénis qui n’avait rien demandé à personne et sur son porteur, car non content de bander en permanence ou au moins sur commande, il doit « tenir » longtemps, bref être performant!
En fait tous les clichés me dérangent dans la mesure où ils constituent des freins à une sexualité épanouie pour chacun-e.