Hello!
Alors, en effet, un homme cis pourrait, en théorie, vivre toute sa vie sans éjaculer et ça ne serait pas un problème du tout. Du point de vue de la santé, il n’est absolument pas nécessaire d’évacuer son sperme, puisque l’organisme n’en produit de « nouveau » que lorsque l’on a éjaculé. On n’a pas besoin de « vidanger » ses testicules!
Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, le sperme ne s’accumule pas dans les testicules jusqu’à les faire éclater ^^ En anglais ils ont même une expression pour parler de cette légende urbaine, les « blues balls » ou couilles bleues en VF, ce qui est supposé décrire l’état dans lequel se trouveraient des testicules en cas de grosse envie sexuelle non concrétisée ou de longue période d’abstinence. Pour le LOL je pose cette petite vidéo au contenu vraiment pas du tout scientifique.
Blague à part, il est probable que cette rumeur ou idée soit en lien avec celle qui veut que les personnes à pénis aient des « besoins » sexuels (qui se classeraient donc aux côtés de la nécessité de manger, de boire, de dormir, et de faire ses besoins). Or si la sexualité est indispensable au bien être de certaines personnes, quel⋅s que soi⋅en⋅t leur⋅s sexe⋅s/genre⋅s, pour d’autres, c’est au contraire une contrainte, un poids, et parfois même perçu comme une obligation. NON toutes les personnes nées avec un pénis n’ont pas constamment besoin de vider leur testicules en semant à tous vents, d’autant qu’elles peuvent aussi avoir des orgasmes sans!
Après, il est de toute façon très peu probable qu’une personne née avec un pénis et des testicules n’éjacule jamais. Même si la personne n’a strictement jamais aucune activité sexuelle (en solo ou à plusieurs), rien n’empêchera des éjaculations de survenir la nuit, pendant des rêves érotiques par exemple, et notamment au moment de l’adolescence.
[Edit] On me signale qu’il circule d’autres infos plus ou moins vérifiées au sujet de l’éjaculation ou de la non éjaculation.
OUI, il peut y avoir un intérêt à éjaculer (très) souvent, puisqu’une étude à grande échelle a montré que les personnes à testicules éjaculant 21 fois par mois ou plus développaient nettement moins de cancers de la prostate que celles qui n’éjaculaient que 4 à 7 fois par mois. Après, ça ne veut pas dire que les personnes qui n’éjaculent pas ou peu auront TOUTES un cancer de la prostate!
Deuxième « info », l’abstinence et/ou l’absence prolongée d’éjaculation augmenterait les chances/risques de « wet dream » (ou rêve mouillé, façon les draps s’en souviennent) notamment chez les jeunes. Cette hypothèse n’a pas été validée scientifiquement, même si dans un de ses rapports, Alfred Kinsey a trouvé une sorte de corrélation, les hommes se masturbant plus pouvant avoir une fréquence un peu inférieure de ces éjaculations nocturnes. La relation de cause à effet n’est donc pas du tout prouvée.
Enfin, le fait d’éjaculer « trop peu » fragiliserait l’urètre en favorisant l’installation de bactéries, d’après ce que j’ai pu en voir c’est assez peu probable, d’autant qu’il n’y a pas que le sperme qui passe par l’urètre mais aussi l’urine, et les personnes à pénis sont beaucoup moins susceptibles de contracter des infections urinaires.En revanche, pas mal d’études se penchent sur une autre question, presque l’inverse, qui est de savoir si les infections urétrales pourraient diminuer la quantité de l’éjaculat et/ou la qualité du sperme…Après, si vous avez un⋅e ami⋅e proctologue qui veut me détromper, je suis preneuse!
Voilà, j’espère t’avoir rassuré⋅e :)
Cette réponse existe grâce au soutien de @cel_ina sur Tipeee. Merci beaucoup!